Lorsqu'une petite fille de 11 ans tombe de son lit superposé, les conséquences peuvent parfois passer inaperçues sur le moment.
Le lendemain, ses parents consultent car elle présente une douleur au poignet, accompagnée d'un œdème et d'une sensibilité marquée à la palpation.
Le reste de l'examen clinique ne révèle rien d'anormal.
Face à cette situation, vous décidez d'utiliser votre appareil d'échographie pour explorer l'articulation et confirmer le diagnostic.
Exploration échographique
Vous positionnez la sonde en axe longitudinal sur l’extrémité inférieure du radius et balayez la zone en appliquant la technique de l’ascenseur.
Voici les images obtenues :
Image gauche : Coupe longitudinale en regard de l’extrémité inférieure du radius.
Image droite : Coupe longitudinale de la face dorsale du poignet, balayage de proximal vers distal.
Interprétation des images
À l’état normal, l’os apparaît sous la forme d’une ligne hyperéchogène continue avec un cône d’ombre postérieur.
Cependant, sur cette coupe échographique, on observe :
Une rupture nette de la corticale osseuse à l’extrémité inférieure du radius.
Une image anéchogène à proximité, traduisant un hématome.
Un refoulement des structures environnantes, signe d’une lésion locale.
Ces observations sont confirmées par une radiographie de profil du poignet gauche, qui montre une fracture avec bascule postérieure du fragment distal.

Cette image radiologique correspond parfaitement à la coupe échographique.

Diagnostic échographique de fracture
Les éléments clés en faveur d’une fracture à l’échographie sont :
Rupture de la corticale.
Hématome localisé en regard de la fracture.
Refoulement des structures avoisinantes.
👉À retenir 👈
Prise en charge
Cette fracture a été réduite en urgence. Un contrôle échographique avant l’immobilisation a permis de confirmer le bon alignement dans l’axe.
Contrôle échographique post-réduction
L’image montre une continuité retrouvée de la corticale, bien que la fracture réduite laisse apparaître une discrète marche d’escalier.

Cette observation est corroborée par une radiographie réalisée après immobilisation, confirmant la bonne réduction.

Points à retenir
Les signes échographiques de fracture :
Rupture de la corticale.
Hématome en regard de la fracture.
Refoulement des structures de voisinage.
Pour optimiser l’utilisation de l’échographie :
Toujours intégrer le contexte clinique et le mécanisme traumatique.
Adopter une seule méthodologie pour l’examen.
En résumé,
l’échographie s’avère être un outil précieux en traumatologie pédiatrique. Non seulement elle permet de poser rapidement un diagnostic, mais elle aide également à contrôler l’efficacité de la réduction avant immobilisation. Un gain de temps et de précision pour une meilleure prise en charge des jeunes patients.
Bonus : Sensibilité de l’échographie
L’échographie est particulièrement sensible dans le diagnostic des fractures de stress, qui peuvent passer inaperçues à la radiographie. N’hésitez pas à l’utiliser pour ces cas subtils en vous rappelant du signe de la marche d'escalier.